Commémoration de l'assassinat de Chokri Belaïd

Commémoration de l'assassinat de Chokri Belaïd

Six ans après cet ignoble assassinat, les commanditaires ne sont toujours pas connus !

À l'occasion de la commémoration de l'ignoble assassinat politique de feu Chokri Belaïd ( Allah yarhmou ), je souhaite qu'on l'oubliera jamais, et je suis solidaire avec sa famille et tous ceux et celles qui exigent du gouvernement de dévoiler la vérité sur son assassinat et que justice soit faite.

Chokri Belaïd est né en novembre 1964 à Djebel Jelloud, une banlieue au sud de Tunis où il fréquente la classe ouvrière. Il étudie le droit en Irak et poursuit ses études en France, à l’université Paris 8. Rapidement, il s'intéresse aux droits de l'homme et s'insurge contre les mouvements islamistes. Dans les années 1980, il devient ainsi membre du bureau exécutif de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) et prend la tête de la mouvance des patriotes démocrates à l’université tunisienne. Son engagement commence à déranger : en 1987, à seulement 22 ans, il est arrêté pour son activisme politique, et a été emprisonné à de multiples reprises sous le régime de Ben Ali.

L'engagement politique de Chokri Belaïd s'intensifie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011. Il devient membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution puis porte-parole du mouvement des patriotes démocrates, un parti légalisé en mars 2011. Un mois plus tard, il se hisse comme secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié. Et, c'est en août 2012 que Chokri Belaïd participe à la création du « Front Populaire », une alliance de gauche regroupant une douzaine de partis et des personnalités nationales. Son objectif : se présenter comme une alliance d’opposition à la Troïka.

Les derniers mois avant son assassinat, Chokri Belaïd s'était particulièrement attaqué à la première force politique du pays, le parti islamiste Ennalhda. Très aimé par une grande partie du peuple tunisien, honni par les islamistes, cet opposant vivait sous des menaces de plus en plus fortes. D'ailleurs, la veille de son assassinat, mardi 5 février, il dénonçait sur un plateau de télévision «la stratégie méthodique d'explosion de violence à chaque crise au sein du Mouvement Ennahda». Quelques jours plus tôt, il avait également accusé les "milices" du parti, les Ligues de protection de la révolution (LPR) maintes fois soupçonnées de violences, d'être à l'origine de plusieurs agressions contre les rassemblements organisés par des partis d'opposition.

Le 6 février 2013, alors qu’il se dirigeait vers sa voiture, Chokri Belaïd a été tué par balles devant son domicile, à El Menza. Ce premier assassinat politique depuis la Révolution a provoqué une onde de choc sur la scène nationale et internationale. De nombreuses manifestations ont été observées dans le pays, et Ennahdha est ouvertement accusé par la famille d'être responsable du meurtre de l'opposant. Le 8 février, Chokri Belaïd est transporté de la maison de la culture de Djebel Jelloud au cimetière du Djellaz en présence de centaines de milliers de personnes.

Le 2 octobre 2018, le comité de défense des deux martyrs Belaïd et Brahmi a tenu une conférence de presse à Tunis concernant la présentation de plusieurs documents prouvant l’implication d’Ennahdha dans ces assassinats politiques. Selon le collectif de défense, de nombreux documents et objets du ministère de l’Intérieur concernant ces deux assassinats ont été saisis chez un militant d’Ennahdha du nom de Mustapha Khedher, qualifié de chef d'une organisation spéciale du parti islamiste qui aurait été à l’œuvre pour la liquidation des personnalités politiques comme Belaid et Brahmi. De plus, le collectif de défense a affirmé qu’un appareil sécuritaire appartenant à Ennahdha a été mis en place pour espionner des personnalités politiques tunisiennes, ainsi que des ambassades étrangères.

Six ans après cet ignoble assassinat, les commanditaires ne sont toujours pas connus !

Par Abdelhamid Hanafi

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Source : huffpostmaghreb.com, maghrebemergent.info/tunisie,
webmanagercenter.com, businessnews.com.tn, realites.com.tn.
mosaiquefm.net, tap.info.tn/fr, lapresse.tn, shemsfm.net.

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Huile sur toile
30" x 36" (76cm x 91cm)
Collection : privée

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